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Œuvres complètes

Traduction du russe, édition et présentation par Jean-Claude Schneider - Appareil critique par Anastassia de La Fortelle - Coffret de deux volumes reliés sous jaquette
Année de parution : 2017
ISBN : 978-2-35873-119-5
1200 pages
55,00 €

La réception hors de Russie de l’œuvre du poète Ossip Mandelstam (1891-1938) — selon Nabokov « le plus grand de tous ceux qui ont tenté de survivre sous le pouvoir soviétique » — est en soi une page passionnante de la culture européenne. En France, Mandelstam est traduit ponctuellement une première fois dans la revue Commerce, dès 1925. Mais, pour que son œuvre trouve enfin la place qui est la sienne, celle de l’une des œuvres poétiques les plus importantes du XXe siècle, il faudra attendre que le poète allemand Paul Celan reconnaisse en lui son frère et le traduise en allemand (1959), puis la publication de Contre tout espoir, les volumes de souvenirs de Nadejda Mandelstam à partir des années 1970. Dès lors, Mandelstam a été traduit assez abondamment mais chez plusieurs éditeurs et par des traducteurs divers. Il est devenu l’égal des grands phares de la poésie qu’il n’a cessé de célébrer : Dante, Villon, Pouchkine, Verlaine…

La présente édition réunit pour la première fois, à la seule exception de la correspondance du poète, l’intégralité de l’œuvre, entièrement traduite par Jean-Claude Schneider, éminent poète et traducteur auquel Paul Celan lui-même avait en quelque sorte passé le flambeau en lui offrant en 1966 sa propre version de quelques poèmes de Mandelstam.

Avec ces deux volumes, le lecteur français pourra enfin circuler aisément des recueils de poèmes dont les titres lui sont peut-être familiers — La Pierre, Tristia, Les Cahiers de Voronej — aux récits en prose — Le Bruit du temps, Le Timbre égyptien, Le Voyage en Arménie — et aux essais, notamment à ses grands textes sur la poésie dont le plus célèbre est le magistral Entretien sur Dante. Et cela dans une traduction qui tente : « de ne rien perdre de cette langue ni le ruissellement, ni la surprenante explosion sonore, et de ne rien lui ajouter qui l’alourdisse, la dilue, la paralyse ». Mais il pourra surtout découvrir de nombreux textes moins connus, notamment les nombreux poèmes « non rassemblés en recueil ou non publiés » et tout l’éventail des passionnantes petites proses, depuis les « Impressions de Crimée et du Caucase » jusqu’à sa « Préface au Quatrevingt-treize de Victor Hugo » et à son article sur « Scriabine et le christianisme ».

L’indispensable appareil critique, aussi discret que possible (notes, chronologie, bibliographie placés en fin de volume), est dû à Anastassia de La Fortelle, qui enseigne la littérature et la langue russe à l’université de Lausanne. Il parachève cette édition, préfacée par deux essais remarquables du traducteur.

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