Lumière instantanée
« La photographie à développement instantanée accompagne Andreï Tarkovski dans la dernière partie de son œuvre : en Russie lorsqu’il mûrit la décision de quitter pour toujours sa patrie, et en Italie, lorsqu’il tourne, avec Tonino Guerra, Temps de voyage et Nostalghia, en cherchant un lieu où se construire une demeure pouvant accueillir non seulement sa femme Larissa, en exil avec lui, mais aussi son fils Andreï et son chien Dak, restés douloureusement loin, otages du pouvoir soviétique.
Ces images en couleurs sont encore plus petites que celles en noir et blanc que renferme l’agenda des souvenirs ; mais c’est précisément de cette petite dimension, à la limite extrême de la visibilité, que jaillissent toute la force et la douceur de la lumière qui les a modelées à travers les yeux et le cœur de l’auteur, en demandant l’humble geste de se rapprocher et de se pencher vers elles avec attention. »
Giovanni Chiaramonte