Mythologie des Ingouches
Ce livre est consacré à la mythologie des Ingouches, habitants du Caucase central, qui partagent cette chaîne de montagnes avec une centaine d’autres peuples. Leurs langues et cultures gardent – les unes plus que les autres – des traces sur l’évolution du Caucase : depuis les premières civilisations de l’Humanité jusqu’à notre époque. Les chercheurs s’interrogent sur l’appartenance du Caucase à l’Europe ou à l’Asie. Les Montagnards répondent eux-mêmes : « Nous ne sommes ni Européens, ni Asiatiques. Nous sommes des Caucasiens ». Beaucoup de chercheurs considèrent que les fondateurs des premières civilisations – Sumériens, Hourrites, Ourartéens – sont originaires du Caucase. La mythologie, les croyances ancestrales et la langue des Ingouches ont conservé plus que d’autres peuples les empreintes des contacts du Caucase avec ces civilisations. L’auto-nomination des Ingouches, Ghalghaï, présenterait la dernière étape de l’évolution de l’ethnonyme Ghurghur, « Montagnards », donné aux Hourrites par leurs conquérants Hittites (R. Lebrun). La mythologie ingouche a des similitudes avec celle d’autres autochtones du Caucase, mentionnées aussi chez les Grecs et dans la Bible : les Amazones et les Gargaréens ; Prométhée, enchaîné à un rocher du Caucase ; la toison d’or faisant référence aux contacts de la Grèce avec cette montagne ; l’Ararat, choisi comme le lieu de salut de l’Humanité lors du Déluge… Cette mythologie contient, en outre, des motifs antiques perdus chez d’autres peuples caucasiens.