Mon dernier livre – 1940
Poète maudit, Marina Tsvetaeva a conçu ce livre moins d’un an avant sa mort. Sa poésie, toute de musique, d’images et d’idées, était irrecevable pour l’idéologie soviétique de l’époque. Composer ce livre dans la situation politique du moment était un défi. Marina Tsvetaeva savait qu’il était impossible que son ouvrage paraisse dans son pays, d’autant qu’elle revenait après des années passées en Occident et que presque toute sa famille était arrêtée ou exilée. Présenter ce livre aujourd’hui, c’est rendre son dû à un grand poète, lui redonner le droit de dire un dernier mot avant de mourir. Mais ce livre est aussi le dû d’un poète à son pays : au retour d’exil, une parole de fidélité. C’est aussi son dû à la France : un recueil complet de poèmes, publié pour la première fois : son dernier choix, sans coupures ni regrets — en russe et en français.