Marina Tsvetaeva
Marina Ivanovna Tsvetaïeva (1892-1941) fut un être attachant, génial, et dont l’oeuvre émeut autant que le destin. Ses premiers poèmes, elle les publia avant Pasternak et Maïakovski – qui, plus tard, l’influencèrent pourtant. Marquée par la tradition du romantisme allemand, par les chants populaires russes et par la sensibilité de Pouchkine, elle composa des recueils merveilleux et désespérément slaves. Dès 1922, hostile à la Révolution et à ses dérives totalitaires, elle quitta l’URSS et exalta la « Vendée russe » dans des textes qui lui valurent une immense réputation (Le camp des cygnes) Mariée à un officier « blanc », émigrée à Prague, puis à Paris, elle poursuit sous diverses formes une oeuvre qui trouve son unité dans le refus de la médiocrité bourgeoise et dans une quête sans pareille de l’absolu. Dévorée de nostalgie (Après la Russie, 1928) et lassée par les intrigues sordides du petit monde de l’émigration, (Le preneur de rats, 1925) elle décida, en 1939, de rentrer en URSS – pour s’y suicider au moment de l’invasion allemande.