Ma vie
À l’aube du XXe siècle, Sofia Andreïevna Tolstoï vient de passer la majeure partie de sa vie au côté de l’auteur de Guerre et Paix, l’illustre romancier et maître à penser russe. Elle décide alors d’entreprendre le récit de sa vie, en cherchant à se réapproprier cette part d’elle-même qui s’est consumée au contact du grand homme. Le besoin de Sofia Tolstoï de se confier à elle-même était fondamental. Mais, loin de suivre un récit linéaire, le lecteur est plongé dans les contradictions de cette femme de talent. Et qu’on découvre rongée parfois par l’orgueil et la jalousie.
Elle ne se borne pas à une simple description. En effet, à travers une sorte d’autoanalyse et dans un irrépressible besoin de comprendre, elle devient interprète de sa vie. On découvre une femme écrasée parfois par le génie de son mari, en proie à une sourde frustration, éternellement occupée par les soucis quotidiens. Ce témoignage est une matière première irremplaçable pour la connaissance intime de Tolstoï. L’œuvre de Sofia Andreïevna restitue ainsi, par le menu détail, son existence d’épouse de l’écrivain.