L’Attente des singes ou Le livre des pérégrinations
Une quête saoulographico-spirituelle, entre Baltique et mer Noire, d’un homme qui ne retrouve plus ses marques dans les bouleversements de l’ex-Empire (« Dans ce livre, rien n’est inventé, sauf l’auteur. Signé : l’Auteur »).
Écrite entre 1985 et 1995, L’Attente des singes compose une trilogie – Les oiseaux, L’homme au paysage, Horoscope chinois – à travers laquelle navigue un narrateur, écrivain et journaliste. Ses pérégrinations dans l’ex-Empire soviétique, de la mer Baltique à la mer Noire, deviennent une quête spirituelle qui prend peu à peu l’allure d’une soûlographie vertigineuse à mesure qu’il tente de reconstituer un monde qui se désagrège. Des rencontres étonnantes, des amitiés et des beuveries qui s’ensuivent, il ressort un éventail fantasque d’humanité qui est aussi un étrange bestiaire où chacun, chat, corneille, dauphin, peintre ou biologiste, livre avec lyrisme et dérision sa vision du monde et ses interrogations d’ordre éthique ou esthétique. Le style de Bitov, son don de l’observation, la psychologie pénétrante de ses personnages (hommes ou animaux) font de ce livre où s’entremêlent romanesque et philosophie, sens de l’absurde et jeux narratifs, une divine comédie en proie à la folie et à l’ivresse.