Journal que Bounine tint pendant la Révolution russe de janvier 1918 à juin 1919, Jours maudits relève à la fois du témoignage historique et de la littérature.
Il s’agit d’un des rares récits sur le vif de cette époque chaotique où le destin de la Russie a basculé. Ces notes montrent dans quel état déchiré et désemparé se trouve le pays, alors qu’un nouveau monde s’apprête à émerger. Tant à Moscou en 1918, qu’à Odessa l’année suivante, Bounine rapporte des conversations saisies dans la rue, cite des extraits de journaux ou de discours de hautes personnalités politiques, évoque les grandes figures littéraires et politiques de cette époque (Maïakovski, Trotski, Lounatcharski…)
Aussi maudits soient ces jours, la littérature n’est jamais loin, comme toujours chez Bounine. Son sens de la nature, ses descriptions, ses portraits transportent le lecteur au cœur même des situations les plus tendues. Comme dans ses autres livres, Bounine reste l’écrivain souverain, qui, dans l’apocalypse de son temps, a saisi la signification secrète de ces jours qui ont ébranlé l’Histoire.