En gagant mon pain
Je ne sais ce qu’il faut admirer le plus dans cette évocation d’une enfance et d’une adolescence vouée au labeur forcené et en butte à toutes les privations, à toutes les humiliations aussi : de l’acuité de l’observation, de la vivacité du trait, de la peinture poignante des faiblesses comme de la grandeur humaine, ou enfin de la poésie qui éclaire chaque instant de ces aventures même lorsque le héros parait submergé par l’amertume ou le désespoir.
Au-delà de l’histoire du jeune Gorki, quelle présence fascinante, dans l’horreur comme dans la beauté, d’une Russie qui se traîne avec le siècle finissant sous un régime despotique, corrompu, et dont les tares poussent à la révolte les meilleurs.
Georges-Emmanuel Clancier