L’île polaire de Kolgouev est le cœur du récit.
C’est en lui donnant une dimension imaginaire que Golovanov parvient à décrire avec le plus de fidélité cet espace géographique et mental.
Il raconte ses expéditions en mêlant à ses impressions, ses propres sensations, des légendes, des contes, des dialogues, composant ainsi une étrange et puissante partition symphonique qui fait de son livre une sorte d’épopée contemporaine sur les cendres des temps mythiques.
Golovanov ne se limite pas à « chanter l’espace » et l’antique horde nomade du Grand Nord – des Nénets en particulier –, il montre les désastres infligés par la civilisation industrielle et le communisme à cette terre et à ses hommes, et la déréliction dans laquelle ils se trouvent aujourd’hui.
Se faire une opinion sur l’originalité de cette prose, seuls peuvent le tenter ceux qui décident, aux côtés de l’auteur, d’entreprendre le voyage.
Vassili Golovanov est né en 1960, il vit à Moscou ou en voyage. « Depuis l’effondrement du communisme et la chute du Mur de Berlin, dit-il, nous n’avons plus d’ailleurs. C’est cet ailleurs, sans lequel aucune création n’est possible, que nous cherchons. »
Cet ouvrage a reçu les prix Laure Bataillon 2008 et Russophonie 2009 pour la traduction.