Cygnes noirs
Ouvrage publié avec le soutien de
l’Institution de traduction (ANO, Institut Perevoda), Russie
Chacune des nouvelles de Cygnes noirs est une fenêtre ouverte sur la destinée de Russes exilés que l’auteur a côtoyés, perdus de vue ou retrouvés. L’exil a redistribué les cartes sans pitié : les grandes aristocrates sont devenues femmes de chambre, les anciens professeurs d’université, ouvriers d’usine ; Gazdanov lui-même se retrouve chauffeur de taxi… Ces histoires, tour à tour graves, ou ironiques, se télescopent. Elles parlent de personnages qui ne sont plus que l’ombre d’eux-mêmes, mais au plus près de choix existentiels. Avec un regard distancié mais profondément humaniste, l’auteur les rend attachants. Dans un clair-obscur du Paris de l’Occupation à la lumineuse Côte d’Azur, Gazdanov parcourt sans fin les souvenirs et cueille les hommes face à leur destin.
Il pose la lancinante question de la liberté, y compris face à la mort. Peut-on choisir sa fin ou doit-on l’accepter ? Le lecteur sera fasciné par les allers-retours entre passé et présent, entre rêve et réalité, et se laissera hypnotiser par l’écriture d’un des plus grands auteurs russes du XXe siècle.
Ce recueil comprend quatre nouvelles, parues à des moments très différents de la vie de Gaïto Gazdanov. Elles se répondent. Au fil du temps, l’inspiration française y est toujours plus marquée.
Elles ont été réunies et préfacées avec brio par Elena Balzamo, traductrice et spécialiste de Gaïto Gazdanov. Comment ne pas se réjouir que soit découvert un nouveau pan de l’œuvre d’un auteur que ses contemporains n’avaient pas hésité à comparer à Camus ou à Proust ?