Crime et châtiment
Sans le sou, l’étudiant Raskolnikov assassine une usurière dans un immeuble de Saint-Pétersbourg. Ainsi s’ouvre Crime et châtiment, l’un des sommets de la littérature universelle. Au moment où le roman paraît, en 1866, il y a cent cinquante ans exactement, Tchaïkovksi, pris dans l’étau infernal de l’été pétersbourgeois, celui-là même où se débat l’âme torturée de Raskolnikov, rêve d’hiver et donne à la Russie sa première grande symphonie. En France, Gustave Courbet décadre le sujet et oblige le regard à descendre jusqu’à L’Origine du monde. Dans un geste voisin, Dostoïevski opère une autre descente, aux enfers de la connaissance de soi. Ce faisant, il donne au roman noir sa première feuille de route. À l’occasion de ses dix ans, la collection “Actes noirs” publie une nouvelle édition de Crime et châtiment dans la traduction désormais incontournable d’André Markowicz.