Publié le 25 mars 2018

Véronique Lossky

Le 17 mars 2018 s’est éteinte à Paris Véronique Lossky, personnalité majeure dans le renforcement des liens culturels entre la France et la Russie, qui s’était distinguée notamment par son travail sur l’œuvre de la poétesse Marina Tsvetaïeva.

[In memoriam Véronique Lossky]

Il y a quelques jours nous quittait Véronique Lossky. C’est un moment très douloureux car elle nous a accompagnés pour de très beaux projets autour de Marina Tsvetaeva et de son héritage. Une traductrice merveilleuse et une femme encore plus merveilleuse. Il y a peu de temps, elle nous a confié ce qui va devenir sa dernière œuvre : la traduction des grands poèmes et des poèmes inachevés de Marina Tsvetaeva. Nous allons y travailler en pensant tendrement à elle.
Editions des Syrtes

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Véronique Lossky, professeur émérite de l’université de la Sorbonne, et éminente spécialiste de la littérature russe s’est éteinte le 17 mars à 17 h 45.
Traductrice de Tsvétaïeva et de la poésie du siècle d’Argent, elle a consacré sa vie à la transmission des trésors de la littérature russe au public français.
Sa traduction en deux volumes des œuvres poétiques complètes de Marina Tsvetaieva aux éditions des Syrtes lui a valu dans la dernière année de sa vie le prix Nelly Sachs (prix de traduction de poésie Nelly Sachs). 
Son départ fut paisible et lumineux, quelques mois seulement après le décès de son mari Nicolas Lossky. 
Traductrice de Tsvetaieva et de la poésie du siècle d’Argent, elle a consacré sa vie à la transmission des trésors de la littérature russe au public français
Avec le départ de Véronique Lossky, les Editeurs Réunis comme le centre culturel A. Soljénistyne perdent l’un de leurs soutiens les plus fidèles et les plus actifs.
Nos pensées vont à sa famille et à ses proches.

Les Editeurs Réunis comme le centre culturel A. Soljénistyne

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Décès de Véronique Lossky, figure incontournable des relations littéraires franco-russes

Un parcours remarquable
Véronique Lossky, éminente spécialiste de la littérature russe, traductrice, auteur et professeur à la Sorbonne, à qui l’on doit de nombreuses études et versions françaises des œuvres de la poétesse Marina Tsvetaïeva, nous a quittés ce samedi à l’âge de 87 ans. Née en 1931 à Paris sous le nom de Véronique Youdine-Belsky, elle était issue d’une famille d’immigrés russes de la première vague, et a en 1952 épousé le théologien et futur prêtre orthodoxe Nicolas Lossky.

Diplômée de la Sorbonne et de l’Université d’Oxford en littérature russe classique et contemporaine ainsi qu’en histoire slave, elle a ultérieurement embrassé une carrière de professeur dans ce premier établissement et à l’Institut de Théologie Orthodoxe Saint-Serge de Paris.

Au cœur de ses travaux se trouvait Marina Tsvetaïeva, célèbre poétesse russe de la première moitié du XXe siècle. Lossky a en effet rédigé plusieurs monographies à son sujet et traduit une partie considérable de son œuvre. C’est d’ailleurs pour la traduction de Mon dernier livre – 1940, recueil de vers et poèmes, qu’elle a reçu, en 2012, le prix Marina Tsvetaïeva.

« Véronique Lossky est une des grandes traductrices et des personnalités importantes du monde littéraire franco-russe. C’est grâce à elle en grande partie que les lecteurs français ont pu découvrir les œuvres de Marina Tsvetaïeva. Elle a récemment publié en deux volumes l’intégralité des œuvres lyriques en édition bilingue, ce qui était en quelque sorte réputé comme infaisable et elle s’en est très bien sortie », confie François Deweer, gérant de la Librairie du Globe, véritable institution de la littérature russe à Paris.

Elle s’est cependant penchée sur de nombreux autres auteurs et sujets, dont Anna Akhmatova, l’émigration russe, la place de la femme dans l’Église orthodoxe. Ses recherches l’ont ainsi amenée à rédiger de multiples ouvrages, articles, essais, publiés à travers le monde. Elle a également été coauteur du Dictionnaire biographique de l’émigration russe en France 1919-2000.

Une perte inestimable
Les milieux littéraires, tant russes que français, ont évidemment reçu la nouvelle avec une profonde tristesse et beaucoup ont tenu à exprimer leur peine.

« Véronique Lossky pour moi c’était une énergie permanente, quelqu’un qui vous emportait par son enthousiasme et c’était quelqu’un qui aura été jusqu’au bout très positive et énergique. », se remémore Anne Coldefy-Faucard, traductrice, éditrice et professeur de littérature russe à la Sorbonne, évoquant le jour où Lossky s’était rendue à l’un de ses séminaires portant sur Tsvetaïeva et était parvenue à surprendre le public et à s’emparer de son entière attention grâce à sa vivacité, son humour et son éloquence. Selon elle, Véronique Lossky était « irremplaçable ».

« C’est une immense perte. Véronique Lossky est une figure importante dans les lettres russes en France, elle a fait un travail absolument énorme sur l’œuvre de Marina Tsvetaïeva, qu’elle a fait connaître, qu’elle a traduite et qu’elle a commentée. Nous savions qu’elle était malade et nous sommes très tristes de savoir qu’elle n’est plus avec nous », témoigne de son côté Christine Mestre, coordonnatrice du prix Russophonie et fondatrice des Journées du livre russe.

L’Institut de traduction de Moscou a également fait part de son affliction. « Nous connaissions très bien cette grande personne et professionnelle. Elle devait prendre part au programme du stand russe [du salon Livre Paris] mais s’est, en raison de son hospitalisation, désistée au dernier moment », déplore ainsi Evgueni Reznitchenko, directeur de l’établissement.

Source : RBTH 

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Véronique Lossky, veuve de l’archiprêtre Nicolas Lossky, a été rappelée à Dieu ce samedi 17 mars.

Nous l’avons mentionnée à notre panychide de samedi soir, et avons célébré une autre panychide dans sa chambre d’hôpital – Paroisse Notre Dame Joie des Affligés et Sainte Geneviève

Née à Paris en 1931, dans une famille russe Youdine-Belsky de la première émigration, grand-père prêtre orthodoxe

Formée en russe et slavistique, dans sa famille puis au lycée russe de Paris, à la Sorbonne et à Oxford (Angleterre). Professeur émérite à l’Université de Paris IV-Sorbonne, littéraire. Mariée au père Nicolas Lossky , mère de famille, 4 enfants, dont André Lossky, professeur de théologie.

Agrégée de russe, docteur en lettres, spécialisée dans les études sur la poésie russe moderne et l’émigration russe en France, auteur de plusieurs ouvrages et de nombreux articles : sur Marina Tsvetaeva , Anna Akhmatova,la poésie russe l’émigration russe en France, la vie orthodoxe dans la diaspora, la place de la femme dans l’église orthodoxe, la famille etc.

Organisatrice de colloques universitaires. Participation à des ouvrages collectifs dont un en cours (Dictionnaire biographique de l’émigration russe en France de 1920 à 2000, vol. 1 paru en 2008), traductions diverses romanesques (de l’anglais) ou littéraires (en russe et en français), auteur d’ouvrages publiés en Russie en Europe, en Angleterre, aux Etats unis, activités littéraires et paroissiales diverses.

Rédigé par Parlons D’orthodoxie le 21 Mars 2018

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Un commentaire

  • Laurent MARTIN dit :

    C’est à travers tous les livres de Véronique Lossky et bien sûr ses traductions (je suis français de souche et non russophone) que je suis devenu un inconditionnel de Marina Tsvetaeva qui est pour moi le plus grand poète du 20ème siècle. Un immense merci à elle et à Knigi que je lis depuis des mois.

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