date_range Le jeudi 12 avril 2018

Nos deux appartements

12 avril 2018 19:30
Lieu: Librairie du Globe

» – Bonjour François, Bonne Année !
– Bonjour, André ! Bonne Année ! Comment allez vous ? André, mais quel est donc le livre à paraître chez Inculte en mars et dont tout le monde parle ??? :-)))
– Qui ça tout le monde ??? C’est L’Appartement…. sur mon appartement de Pétersbourg…

(gros blanc)
– Ah bon, mais c’est bizarre… nous terminons un livre qui va paraître en mars et s’appelle… l’Appartement.

(re-gros blanc)
– Ah ?? Mais… c’est….
– Nous c’est un album jeunesse, et le titre complet sera l’Appartement, un siècle d’histoire russe… Et vous ?
– Moi, c’est un roman en vers, vous savez ! (« ouf ! » de chaque côté du combiné).

Du coup, comme dit l’autre, on fait une soirée appartements au Globe en avril, alors ? »

L’Appartement, André Markowicz

« Nous sommes tous ensemble, tous les cinq (je ne vois pas mon père dans la scène, il doit être à Paris), jusqu’à ce square dans la cour d’un immeuble, à, quoi, cent mètres, l’écorce noire de ces deux-trois arbres l’ombre semée de taches de soleil, et nous nous asseyons sur le banc blanc, « là, on s’assoit », je la sens qui respire vite, le coeur qui bat, l’effort est fait, la dernière sortie de ma grand-mère… » A Saint-Pétersbourg, André Markowicz a hérité de l’appartement dans lequel vivait sa grand-mère depuis 1918. Cet appartement, devenu propriété de la famille au moment de l’effondrement du système communiste, est le prétexte d’un récit mêlant souvenirs familiaux, réflexions sur le régime communiste, la littérature, les intellectuels russes, dessinant une forme d’autobiographie sensible du poète et traducteur.

L’Appartement, un siècle d’histoire russe d’Alexandra Litvina et Ania Desnitskaïa

Ah ! si les objets pouvaient parler… voilà le genre de récits qu’ils pourraient nous raconter. Nous sommes chez les Mouromtsev, nous y entrons un soir d’octobre 1902, le jour de leur emménagement dans ce nouvel appartement, pour n’en ressortir que cent ans plus tard, en 2002. Entre temps, plusieurs générations se sont succédé, nous y avons rencontré des voisins, des amis, avons assisté à des instants de bonheur et des moments de profond désespoir. Mais l’histoire des habitants de l’appartement est surtout un miroir dans lequel se reflète l’histoire de la Russie du XXe siècle. Et les objets du quotidien qui entourent les habitants sont autant de témoins des époques qui se suivent, ils portent l’empreinte du temps, stockent la mémoire de la période au cours de laquelle ils ont été créés et utilisés. Ils traversent les décennies et sont là pour témoigner de la petite histoire du quotidien, celle que l’on ne trouve pas dans les manuels, celle de nos propres familles, et qui est étroitement liée à la grande histoire. En les observant nous suivons l’évolution de la technologie, puisque apparaissent successivement dans l’appartement phonographe, radio, téléphone, télévision et aspirateur, mais également l’évolution des modes vestimentaires, de la façon de se nourrir, l’alternance entre les périodes de misère et d’aisance matérielle…

À travers les joies et les peines des membres de la famille Mouromtsev, les événements qui les bouleversent, leur vision du monde au moment où ils prennent la parole, leurs préoccupations et la façon dont ils vivent, c’est tout le XXe siècle qui se dessine sous nos yeux, les tournants importants de cette période, les jours glorieux de la Russie comme ceux qui furent plus sombres.

 

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